Des BJD mais pas seulement !
Dans mon précédent article sur les débuts de mon activité, je parle surtout de mes créations BJD, mais j’ai aussi réalisé beaucoup de commandes de petites créatures, ce qui m’a permis de tester d’autres matières comme la Prosculpt, la pâte Fimo ou encore les plolymères sans cuisson (genre milliput ou magic sculpt).
J’ai beaucoup aimé travailler sur ce genre de commandes car cela permettait de jouer sur les matières et les finitions et d’inventer toutes sortes de créatures bizarres sans le stress de la symétrie ou de la ressemblance avec un être existant ! C’était un espace de liberté très plaisant, avec un côté récréatif très sympa. En plus, c’est à cette époque que j’ai eu un aérographe, donc j’ai pu tester de nouvelles façons de peindre mes créatures qui m’ont bien changé la vie ! Je peignais principalement au pinceau ou j’utilisais des pastels secs, mais l’aérographe est incontournable pour faire de jolis dégradés ou des couleurs uniformes sur l’ensemble d’une figurine.
J’ai ainsi pu créer des créatures en tous genres, statiques, semi articulées, ou avec un corps en fil de fer, puis j’ai testé aussi les créatures sur socles avec des petits décors, ce qui était très sympa à faire également. J’aime beaucoup les miniatures, donc faire des petits dioramas m’a toujours plu et me plaît encore beaucoup. C’est totalement différent de la création de BJD ! En effet, lorsqu’on crée des pièces uniques, on n’a pas besoin de réfléchir au fait que chaque pièce doit ensuite être moulée ou à tout autre souci technique, donc ce n’est pas la même approche ni la même façon de travailler.
Cela nécessite aussi d’avoir beaucoup de choses et de bricoles en stock dans des boîtes et des cartons !… Je récupérais et stockais beaucoup de petites choses comme des coques de noix, des plantes sèches, des plumes, des cailloux et autres petits objets en tous genres, ce qui prend très vite beaucoup de place !… Mais toutes ces petites commandes m’ont permis de continuer à créer et développer mes compétences et mon univers.
L’aventure Bactro
Malgré le côté très créatif des dioramas, j’ai consacré de plus en plus de temps aux BJD. Suite à ma première expérience au Ldoll, j’étais vraiment très motivée et reboostée pour me lancer sur un autre projet de poupée. Je me suis dit que ce serait super de pouvoir présenter un tout nouveau modèle pour le Ldoll suivant, sachant qu’en un an c’était jouable. J’ai commencé à réfléchir sur quelques idées que j’avais notées dans mes carnets, mais après avoir vu un reportage sur les dinosaures, et notamment quelques séquences sur le bactrosaure, que j’ai trouvé vraiment adorable, je suis restée bloquée sur cette idée. En affinant un peu les traits et en voyant ce que cela pouvait donner sur une poupée entière, je trouvais que ça tenait la route. J’étais vraiment contente de ce design car cela représentait bien mon univers.
Le plus compliqué était de trouver le bon équilibre : garder un côté gracieux avec une apparence de créature reptilienne.
Le style définitif de Bactro est venu assez rapidement, je n’ai pas eu trop de difficultés car c’était complètement dans l’esprit de ce que je faisais en créatures polymères à ce moment là. Par contre pour la réalisation, cela s’est avéré un peu plus compliqué !…
Je n’arrivais pas à avoir une vision globale de mon travail car le format était trop grand !
Travailler sur un grand format, ça change complètement ! Sur toutes mes autres poupées, la sculpture était assez rapide, dans le sens où, dès que je venais enlever ou ajouter du volume, j’avais le résultat très vite devant moi. Sur une poupée de 40cm de haut, les modifications prenaient des heures, le temps que la pâte sèche sur de plus grandes surfaces pour que je puisse poncer ou sculpter ! Au final, la réalisation de la poupée m’a pris beaucoup plus de temps que prévu et j’ai fini par accumuler pas mal de retard sur mon planning…
Et si ça ne suffisait pas, dans la dernière ligne droite, j’ai fait une grosse crise d’angoisse en me disant qu’en fait cette poupée était bien trop différente de ce qui se faisait à l’époque, que je me plantais complètement et que jamais personne ne voudrait acheter ça !… J’avais pourtant reçu de bons retours sur internet en partageant mes avancées sur le net, mais le stress était trop fort. J’ai dû me raisonner pour continuer et ne pas tout laisser tomber ! (ahah j’avais passé trop de temps dessus pour arrêter si prêt du but !) J’avais également en parallèle, confié quelques exemplaires à d’autres artistes qui ont fait un très beau travail et ont mis en valeur le moule, grâce à de superbes custos !
Verdict final !
Malgré toutes ces péripéties, j’ai réussi à finir mes Bactro, non sans mal, et préparer mon stand. (Je ne vous parle pas non plus de l’angoisse de mettre un prix sur son travail… !!) Heureusement, l’accueil envers Bactro a été bienveillant et chaleureux, ce qui a été un vrai soulagement ! J’ai rencontré plein de gens enthousiastes et passionnés, et je n’étais pas seule sur mon stand ! (merci à ma co-standeuse <3) Malheureusement j’ai été malade comme pas possible à cause d’un virus et de la fatigue nerveuse, donc je n’ai pas profité comme j’aurais voulu, mais c’était un bon moment quand même.
La bonne nouvelle dans tout ça était que toutes les Bactro avaient trouvé preneur/se, et que j’ai même eu des commandes après le salon ! J’était vraiment contente et soulagée mais j’étais épuisée en rentrant : il m’a fallu plus de deux semaines pour me remettre de tout ça !
On remet ça pour 2013
Après un peu de repos, je commençais déjà à planifier l’année qui arrivait. Je voulais participer au Paris Fashion Doll au mois de mars, puis au Ldoll suivant en octobre. C’était un peu trop avec du recul, mais j’étais très motivée !
J’ai d’abord créé un petit personnage nommé Kamut. Je voulais proposer une créature articulée, mais plus simple qu’une BJD, et dans un budget plus abordable. J’avais pas mal dessiné de petites créatures dans son style sur mes carnets, donc il fût relativement facile à sculpter. J’ai réalisé le prototype en pâte Prosculpt car c’était plus rapide pour ce genre de format. Et après moulage et tirage, il a été décliné dans tout un tas de couleurs ! Chaque make up lui donnait un genre différent : je le trouvais très mignon !
Ensuite, comme je ne voulais pas du tout travailler sur un format aussi grand que Bactro (ça m’avait bien refroidie !), je me suis lancée sur deux petites dolls ! (rien que ça) J’avais déjà bien travaillé leurs designs sur papier, j’avais bien en tête les deux personnages, donc leur réalisation a été plus rapide que Bactro. J’ai pu travailler un peu plus rapidement sur Feldspathe car elle était vraiment plus petite, mais Ambroise m’a donné du fil à retordre ! En effet, le souci quand on travaille sur des petits formats ou des pièces trop fines, c’est que ça casse plus facilement (surtout si le prototype est en Ladoll !)… J’ai dû faire très attention pour le perçage et le ponçage des pièces car le prototype était très fragile.
Le planning s’est retrouvé très vite chargé car je devais aussi m’occuper de mes commandes de Bactro post Ldoll… !
L’année 2013 fût une année très chargée au niveau travail !
Je voulais aussi faire une jolie déco de stand car pour le prochain Ldoll, j’avais réservé un stand complet ! Il fallait donc réfléchir à une petite mise en scène ou un décorum sympa pour présenter mon travail. Grâce à mon amie Miss Taku, c’était réussi : en effet, elle a pu réaliser des créatures en laine feutrée pour le stand, mais également des wigs très élaborées pour les full set des Ambroises ! Je lui dois une fière chandelle ! J’ai aussi mis à contribution la talentueuse Cachoou pour la réalisation des vêtements des Feldspathes et Ambroises : le résultat était incroyable vu la taille des modèles !
C’est la fin de cet article sur les débuts de Creatures Dolls, merci d’avoir lu jusqu’au bout !!