10 ans déja …!

En faisant un point il n’y a pas longtemps, je me suis rendue compte que Creatures Dolls allait fêter ses 10 ans d’existence !… Je n’en revenais pas en fait …

Je n’ai pas vu le temps passer…! Ce doit être bon signe car cela veut dire que mon boulot me plait toujours autant ! Cela me paraît complètement incroyable quand j’y pense !… Et pourtant, c’est effectivement en 2011 que j’ai décidé de me lancer à plein temps dans la création de dolls et de laisser tomber le dessin et la bande-dessinée.

J’avais découvert les BJD quelques années auparavant, mais je n’y pensais pas du tout en terme de travail à cette époque. Cela restait un hobby et quelque chose de récréatif, même si le modelage et les activités manuelles m’intéressaient beaucoup. L’idée a germé, lentement. Comme j’ai tendance à m’éparpiller dans mes activités créatives (XD ahah), j’ai quand même commencé à bricoler des petites figurines, des petits personnages, a dessiner des plans de bjd en même temps que mes dossiers BD. Je me suis inscrite en 2007 sur le forum français Matériel Céleste pour en connaître d’avantage sur les BJD et échanger avec d’autres collectionneurs(ses).

J’ai craqué assez rapidement pour une tête de Unoa Sist (la doll qui m’avait justement fait rentrer dans l’univers des BJD), même si cela représentait un sacré budget pour moi à l’époque.

Forcément j’ai voulu trouver un corps pour cette tête, mais impossible de trouver les fonds pour acheter un corps. Une amie m’a suggérer de le faire moi même, mais je ne me voyais pas faire ça … Cela me semblait trop compliqué à faire. Et puis au final, j’avais trop envie de voir cette tête sur un corps, donc je me suis lancée !… Le premier corps que j’ai fait en plastiroc était… vraiment moche ! XD Mais ça faisait l’affaire en attendant d’avoir le budget pour quelque chose de plus professionnel ! Cela m’a servi de test pour la suite surtout, j’ai pu voir ce qu’il fallait faire et pas faire, le temps que j’avais mis, etc.

 

Flammèche, premier de la liste.

Et puis en 2009, après m’être beaucoup renseignée, je me suis lancée en créant le petit personnage de Flammèche. Cela m’a permis de bien comprendre comment fonctionnaient les articulations, comment s’y prendre aussi pour gagner du temps sur le modelage et l’organisation du « chantier », comment ensuite préparer la poupée pour le moulage (surfacer mon ami) et enfin comment ça marche le moulage et les tirages en résine. Sur ce point j’ai eu de la chance car une de mes soeurs, qui travaille dans une fonderie d’art, connaissait très bien le système des moules en deux parties. Cela m’a fait gagner du temps sur la partie un peu plus technique !

On a donc fait les moules avec de la pâte à modeler et des briques de Lego puis j’ai découvert les joies du silicone ! XD Une matière pas facile à appréhender… Il y a eu pas mal de ratages, mais c’était super de démouler les pièces et de voir la doll prendre vie au fur et à mesure de son assemblage !… J’ai adoré travailler sur ce projet. Cela faisait un peu trop de choses à apprendre/découvrir à la fois, mais au final j’ai réussi à tirer quelques exemplaires.

C’est parti pour une 2e !

Une fois que Flammèche était fini, j’ai enchaîné très vite sur mon second projet : XB-12, un mix entre organique et cyborg (d’où son nom). C’était au début de 2010 et j’étais toujours en mode exploration artistique, en parallèle de mes démarches en BD et illustration jeunesse. Mais c’était sympa de se donner un nouveau défi car l’expérience Flammèche m’avait beaucoup plut !

Le fait de créer un perso de A à Z puis de pouvoir le tenir dans ses mains une fois en résine, le voir s’articuler et poser, c’était vraiment une sensation incroyable.

Comme c’était une doll plus grande et que je voulais vraiment perfectionner la posabilité, j’y ai passé beaucoup plus de temps ! D’autant plus que je voulais faire une tête avec des pics qui partent en arrière dans un esprit un peu science-fiction, ce qui m’a donné du fil à retordre… Ce personnage était plus orienté sur le côté cyborg au tout début, puis j’ai finalement abandonné cet aspect au fur et à mesure de sa création.

Comme souvent, entre l’idée, le dessin et le prototype, il y a toujours un fossé !

J’ai testé plusieurs façons de faire l’arrière de tête, mais c’était très fragile. J’ai du laisser tomber cette idée lorsque s’est posée la question du moulage : en effet, sans le matériel dédié (cloche à vide pour les moules et les tirages) il m’était impossible de reproduire ensuite ce genre de tête. En plus à cette échelle c’était très compliqué (la tête était assez petite). J’ai donc opté pour un arrière de tête classique en me disant que je verrai bien par la suite comment faire : pourquoi pas faire une coiffe amovible ou ce genre de chose.

2010 c’est aussi l’année du 1er Ldoll !

J’avais vu que ce salon était dédié aux BJD principalement et j’ai hésité à participer, mais mon projet n’était pas assez avancé et je ne pensais pas être prête à temps, donc je n’ai pas participé. Mon budget était très serré également, j’avais déjà dépensé pas mal d’argent dans les produits de moulage et la résine, ainsi que les apprêts et la Ladoll pour le prototype, donc j’étais un peu fauchée…

C’était une époque très difficile financièrement (boulots alimentaires, budget très faible pour manger par semaine, je n’allais pas chez le médecin quand j’étais malade car peur d’être dans le rouge, etc). Je ne m’étalerai pas sur ce point car ce n’est pas l’objet de mon article, mais c’est vrai que les choses n’ont pas été faciles et c’est pour cela que ce que je fais me tient tant à coeur ! C’est aussi la réalité dans pas mal de boulot artistiques et indépendants, c’est important je pense de le savoir.

Bref, tout cela m’avait motivée pour finir XB-12 pour le Ldoll suivant ! Donc durant 2011, je me suis occupée de finir mon prototype, de faire les moules et les tirages en résine. J’ai pu tirer 6 dolls complètes pour le festival.

Encore plus de boulot !

Il me restait aussi à prévoir des boîtes et tout ce qui va avec (certificat, yeux etc). Je pensais en acheter directement, mais trouver la taille qui convenait était problématique, et cela revenait moins cher de les faire toutes à la main, donc je me suis dit que pour 6 dolls c’était faisable. En plus, je voulais faire de jolies boîtes d’inspiration steampunk, donc c’était la meilleure solution.

Heureusement que le salon était en octobre car j’ai eu tout juste le temps de finir ce que je voulais !

Mon seul regret était que je n’avais pas eu le temps de customiser une doll ou deux avec un make up et des vêtements. Il faut dire aussi qu’à cette époque, je n’avais pas eu beaucoup de BJD entre les mains, et donc peu d’expérience en terme de maquillage… J’avais testé des choses sur ma Unoa, mais ce n’était pas très concluant… ! Ce n’était pas évident non plus de trouver des tutos pour les make up ni les produits pour les réaliser…

C’est à ce moment là que j’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de choses à penser lorsqu’on crée une poupée, qu’il fallait être polyvalent et que c’était définitivement une activité à plein temps.

J’ai dû penser également à mon logo ou à une façon de présenter mon travail et j’ai trouvé que c’était une partie vraiment pas évidente ! J’y ai passé beaucoup de temps et au final j’ai décidé de regrouper tout mon travail sous le nom « Creatures Dolls », ce qui résumait bien l’esprit !

Ce premier Ldoll fût une grande expérience et un grand moment ! J’ai dû prendre sur moi pour m’y rendre car je souffre de troubles liés au stress ; c’était vraiment difficile comme démarche. Mais à mon retour, j’étais enchantée d’y avoir participé car j’avais pu rencontrer plein de monde et voir enfin en vrai beaucoup de créations que je n’avais vu jusqu’alors que sur internet … et c’est vrai que ça change pas mal de choses ! J’ai pu vendre quelques créations également, ce qui m’a vraiment réconfortée, car je n’avais pas du tout confiance en moi (j’étais persuadée que personne n’aimerait mon travail), et encouragée à continuer.

One of a kind

Et puis pour aller au bout de mon projet de départ, j’ai décidé après le Ldoll de tirer une XB-12 verte et de lui faire l’arrière de tête qui était prévu au départ. Je voulais vraiment voir ce que ça pouvait donner une fois toute customisée !

C’est une créature que j’aime beaucoup et j’espère vraiment avoir le temps de lui redonner vie dans le futur… mais dans une version améliorée !

J’ai fait les pics dans une matière plus résistante (milliput) pour être sûre que cela tienne dans le temps et je les ai fixés sur un headback (arrière de tête) en résine. Ensuite j’ai peint le tout à l’aérographe pour faire le raccord entre la couleur du corps et la tête. Puis pour le vêtement, j’ai demandé à une couturière de me faire une robe d’après mes croquis ; elle a réussi à créer une superbe robe tout à fait dans l’esprit que je voulais ! J’étais très contente du résultat !

À suivre dans la partie 2 très bientôt !