Foire aux Questions

Voici les questions que l’on me pose le plus souvent.

Si malgré tout vous n’avez pas trouvé votre réponse, n’hésitez pas à me contacter directement par mail (mewiefish[at]gmail.com) ou via le formulaire de contact !

Création

Une BJD (Ball Jointed Doll = Poupée à Joint Sphérique) est une poupée articulée en résine. C’est une poupée destinée aux adultes et collectionneurs (ce n’est pas un jouet pour les enfants). La plupart du temps elle est en résine, mais elle peut aussi être en porcelaine ou dans d’autres matières (pâtes polymères etc). Elle existe sous plein de formes différentes, humaine (femme, homme, enfant) ou fantastique (centaures, animaux etc).

Les BJD existent en plusieurs tailles qui varient de moins de 10 cm à plus de 80 cm.

  • Taille Super Dollfie (SD) : Environ 60 cm, à l’échelle 1/3.
  • Taille Mini Super Dollfie (MSD) : Environ 42 cm, à l’échelle 1/4.
  • Taille Yo Super Dollfie (YoSD) : Environ 27 cm, à l’échelle 1/6.
  • Tiny : Environ 16 cm, à l’échelle 1/12.

Ce qui fait le charme des BJD c’est qu’elles sont customisables (personnalisables) à volonté : on peut changer les cheveux, les yeux, les vêtements, le maquillage ou l’apparence et parfois les mains et pieds. Elles sont aussi entièrement articulées, on peut donc les manipuler facilement et leur faire prendre la pose.

Les BJD sont un support artistique très riche qui permet de nombreuse activités : couture, maquillage, dessin, photographie, mise en scène, tricot, fabrication de décors, peinture, fabrication de perruques/accessoires… Elles sont souvent considérées comme des oeuvres à part entières et se voient fréquemment exposées en vitrine.

Un article très complet à consulter ici pour plus d’infos, ou simplement sur wikipedia.

Je suis totalement autodidacte en ce qui concerne le modelage et la sculpture.

J’aime dessiner depuis toujours ; j’ai suivi une formation de 2 ans aux métiers de l’image, ce qui m’a permis de développer un certain sens graphique et de pouvoir retranscrire sur papier ce que j’ai dans la tête (à peu près !). Pour les BJDs, j’ai beaucoup fouillé sur internet pour trouver des tutoriels, j’ai beaucoup observé, je me suis beaucoup entraînée et je me suis bien équipée en matériel pour travailler dans de relatives bonnes conditions (masque pour la poussière/émanations toxiques, dremel, scalpels, pâtes spécifiques etc). Le fait d’avoir aussi des BJDs à la maison m’a fait mieux comprendre leur fonctionnement sachant que toutes les marques de BJDs ont leurs propres façons de créer leurs poupées.

Je continue bien sûr toujours de découvrir de nouvelles choses, de glaner des conseils ici et là, de m’entraîner… Il n’y a pas de secret, le plus important est la pratique : plus on pratique et plus on progresse !

Je crée tous mes modèles chez moi dans mon atelier.

Je commence souvent par dessiner des idées sur papier, puis quand le dessin est assez précis je passe au modelage. En général, je commence par un dessin taille réelle de face et profil, puis je réalise une armature en polystyrène qui sera recouverte de pâte Ladoll (sorte de papier mâché+argile) qui sèche à l’air. Je sculpte et modèle jusqu’à obtenir le résultat qui me plait puis je découpe tous les endroits où il y aura des articulations (après les avoir vidées du polystyrène) : c’est la partie la plus technique et la plus longue car c’est celle qui nécessite le plus d’ajustements pour une bonne posabilité de la poupée. Une fois la poupée complète, il faut poncer chacune des pièces très soigneusement, puis les passer à l’apprêt en bombe pour imperméabiliser la surface (il faut passer plusieurs couches et poncer finement entre chaque !).

Je travaille aussi avec des parties pré existantes de mes créations afin de gagner du temps lorsque mon nouveau projet ne nécessite pas de créer une nouvelle doll de A à Z ; par exemple si je souhaite créer un nouveau buste/tête ou un modèle similaire, je travaillerai à partir des pièces déjà créées en les modifiants avec des pâtes epoxy.

Ensuite la poupée est prête à être moulée avec du silicone, puis reproduite en résine. C’est cette partie que je confie à présent à des sous-traitants (en général des petits ateliers ou structures qui ont leur propre ligne de bjd ou qui proposent leurs services pour le moulage/tirage).

Toutes les BJDs fabriquées avant 2016 ont été réalisées entièrement par mes soins (moulage, tirage résine, ponçage, assemblage puis customisation si besoin).

Depuis le Bonhomme radis (2016), je fais appel à des sous-traitants en Chine et en Corée pour la fabrication : ils s’occupent du moulage et des tirages résine. Les tirages qu’ils proposent sont de très bonne qualité. Ce mode de fonctionnement me permet de proposer des prix plus bas qu’un tirage d’artiste et me fait gagner du temps pour la partie création et le reste de mon activité.

Je ne propose actuellement plus de tirages maison pour les bjd car je ne souhaite plus être en contact avec certaines matières toxiques tant que je n’ai pas un endroit dédié uniquement à cette activité. Il m’arrive d’en faire mais pour des choses spécifiques et en petits tirages (créatures non articulées).

Cela est assez variable. Pour une créature unique, cela peut prendre quelques heures comme quelques jours, voire plusieurs semaines : entre la conception, le modelage, la peinture, le conditionnement, pour certaines le temps de séchage, cela peut être long. Cela dépend aussi de la taille, du niveau de détails que l’on veut, des finitions…

Pour une bjd, il faut plus de temps, sachant qu’entre une poupée de 15cm et une de 60cm, le temps passé ne sera pas le même… Par exemple, avant de pouvoir passer au moulage, le modèle Bactro m’a demandé du travail sur un an. Il faut concevoir le modèle, le réaliser, le passer à l’apprêt puis le poncer. Si on souhaite tout faire maison, il faut également faire les moules, puis les tirages résine, qu’il faut ensuite nettoyer, poncer, percer, assembler puis customiser avec plusieurs couches de vernis, faire les finition puis conditionner le tout dans une boîte (elle aussi customisée au préalable).

C’est réellement un travail à plein temps qui nécessite un investissement total ! Car en plus de la création d’une poupée, en tant qu’indépendant, il faut aussi s’occuper des commandes en cours, des envois, des mails, de la promo, des réseaux sociaux, de l’administratif etc…

Pour les tirages en résine maison de BJDs et certaines créatures, j’utilise de la résine polyuréthane mélangée à de l’anti-uv ainsi qu’à des pigments pour la teinter.

Pour mes prototypes et autres créations, j’utilise principalement de la Ladoll, de la magic sculp ou apoxie sculpt, de la prosculp, de la colle à bois, du mastic ou tout ce qui peut faire l’affaire ! 🙂

Pour les maquillages, j’utilise des peintures acryliques (Liquitex, Pébéo), des pastels secs (Rembrandt, Schmincke), des crayons de couleur aquarellables (Caran d’Ache, Faber Castell), et du vernis en bombe (Citadel Purity Seal, Tamiya TS-80 flat). J’aimerais essayer un jour les vernis avec l’aérographe !

Achat

Je vends mes créations de deux façons :

  • sur internet (pré commande, mail direct)
  • sur un stand lors de salons (par exemple le Ldoll à Lyon, salon spécialisé BJD)

Pour pouvoir acheter une de mes créations, il faut soit me contacter par mail directement quand une doll est dispo, soit pendant une période de pré commande (qui est annoncée sur les réseaux sociaux ainsi que sur mon site).

Le terme pré-order désigne tout simplement une pré-commande (comme cela existe pour les livres/BD ou autres). C’est la façon la plus répandue de passer commande dans le milieu de la BJD car en fonction de la demande, on ne peut pas avoir tous les modèles en stock tout le temps.

Cela consiste à passer commande pour une poupée, puis attendre qu’elle soit produite et envoyée. Les commandes doivent être passées pendant une période donnée via un formulaire en ligne. (je laisse en général entre 2 à 3 semaines pour passer commande)

Il est donc possible de réserver sa poupée en remplissant un bon de commande disponible au moment de la pré commande. Vous payez d’avance le montant de la poupée, en une ou plusieurs fois, puis dès que la poupée est disponible et entièrement payée, elle vous est envoyée. (le délai de production est en général de 3 à 4 mois en fonction de la taille de la poupée et du planning du sous-traitant).

Je ne propose pas beaucoup de pré order, donc si une doll vous intéresse c’est en général votre unique chance (en plus du marché secondaire) pour vous la procurer ! Bien sûr je propose parfois des ré-éditions de modèles mais cela peut prendre un ou deux ans, voire plus… et parfois je n’édite plus certains modèles, donc restez au courant des dernières nouveautés !

On peut trouver des BJD facilement sur internet :

  • auprès des artistes ou compagnies qui ont souvent leur propre site de vente. Ainsi on évite d’acheter une contrefaçon ou recast (voire le post suivant sur les contrefaçon/recasts), donc les sites tels que ebay ou autres sont à éviter.
  • auprès d’un revendeur officiel
  • en seconde main, sur le marché de l’occasion

IL y a quelques années, la plupart des boutiques et artistes se trouvaient en Asie (Japon, Chine et Corée), mais depuis quelques années l’offre s’est clairement étoffée et on peut trouver des BJD un peu partout (Europe, USA, Russie…). Il y en a vraiment pour tous les goûts !

 

Quelques exemples de sites d’artistes :

 

Des exemples de revendeurs officiels (europe et monde) :

 

Pour la seconde main, le mieux est d’aller sur les parties Vente des forums dédiés aux BJD. Les deux plus connus sont :

Il existe aussi des groupes sur Facebook qui peuvent être très intéressants ! (BJD Sales Europe, Fairyland BJD Sales page, etc)

En dehors de la partie vente, ces forums regorgent d’informations sur plein de sujets différents, je vous conseille de vous inscrire si vous avez envie d’approfondir vos connaissances sur les dolls !

Si vous parlez anglais, je vous conseille vivement le compte instagram de BJDawareness qui aborde tout un tas de sujets très intéressants sur les BJDs, surtout quand on débute et qu’on est un peu perdu(e) ! Notamment son post sur où acheter une bjd sur internet.

Je ne parle pas non plus ici des sites qui vendent des vêtements, accessoires, yeux car ils sont trop nombreux ! Vous trouverez facilement des listes sur les forums ou blogs de passionné(e)s 🙂

Le Recast est un terme anglais pour désigner la reproduction illégale d’une poupée, donc la contrefaçon. (« re= répétition, « cast »= casting= tirage en résine). Est considéré comme recast tout remoulage non autorisé d’une poupée à partir de sa version originale et vendu sans l’accord de la compagnie d’origine ou de l’artiste. C’est un problème qui doit être vraiment pris au sérieux et qui fait beaucoup de tord à la communauté de créateurs/trices.

 

Ce que dit la loi

La contrefaçon se définit comme la reproduction, l’imitation ou l’utilisation totale ou partielle d’un droit de propriété intellectuelle sans l’autorisation de son propriétaire. Il peut s’agir d’une marque, d’un modèle, d’un brevet, d’un droit d’auteur, d’un logiciel, d’un circuit intégré ou d’une obtention végétale.

Plus précisément, l’INSEE définit la pratique comme « la reproduction, l’imitation ou l’utilisation totale ou partielle d’une marque, d’un dessin, d’un brevet, d’un logiciel ou d’un droit d’auteur, sans l’autorisation de son titulaire, en affirmant ou laissant présumer que la copie est authentique ».

Ainsi, le contrefacteur va créer une confusion entre le produit original et le produit contrefaisant de sorte qu’il cherche à s’approprier la notoriété d’une autre entreprise ou d’une marque et à profiter des investissements du titulaire du droit de propriété intellectuelle sans son autorisation.

Le code de la propriété intellectuelle la définit aux articles L. 335-2 et suivants comme la reproduction, l’usage, l’apposition ou l’imitation d’une marque ; toute copie, importation ou vente d’une invention nouvelle ; toute reproduction totale ou partielle d’un dessin ou modèle ; toute édition d’écrits, de compositions musicales, de production imprimée ainsi que toute reproduction, représentation ou diffusion d’une œuvre de l’esprit en violation des droits d’auteur, etc. Ainsi, il existe plusieurs définitions de la contrefaçon suivant le droit de propriété intellectuelle qu’elle atteint.

Dans tous les cas, le rôle de la propriété intellectuelle demeure celui d’interdire la contrefaçon. C’est l’idée de la protection par le droit de propriété intellectuelle d’un monopole : tout acte fait en dehors de ce monopole constitue une contrefaçon.

 

Les sanctions pénales

  • 3 ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende à l’encontre des personnes physiques, qu’il s’agisse de la contrefaçon de propriété littéraire ou artistique (article L. 335-2 et s. CPI), de dessins et modèles (article L. 521-2 et s. CPI) ou de brevet d’invention (article L. 615-14 et s. CPI), les peines sont identiques. Lorsque l’infraction est commise en bande organisée, les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et 500 000 euros d’amende. En cas de récidive, les peines sont portées au double.
  • Posséder un objet de contrefaçon constitue un acte de recel. En effet, le recel est le fait de dissimuler, détenir, transmettre, ou faire office d’intermédiaire afin de transmettre une chose dont on sait qu’elle provient d’un crime ou d’un délit (article 321-1 al 1 du Code pénal). L’infraction réside aussi dans le fait de bénéficier, en connaissance de cause et par tout moyen, du produit d’un crime ou d’un délit (article 321-1 al 2 du Code pénal). Il ne suffit pas que la personne invoque son ignorance de l’origine de la chose pour que sa bonne foi soit reconnue.
  • Le receleur encourt les peines de 5 ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende (article 321-1 du Code pénal) mais les peines peuvent être aggravées en raison du recel lui-même, notamment s’il est habituel, lié aux facilités procurées par l’exercice d’une activité professionnelle ou commise en bande organisée ainsi qu’en raison de l’infraction d’origine qui peut être réprimée plus sévèrement que le recel simple.

 

Les contrefacteurs exploitent les vides juridiques et les failles administratives partout où ils existent.

La contrefaçon fausse le jeu de la concurrence honnête et entraîne de lourdes pertes de recettes : pour nous qui travaillons à notre compte, cela peut être dramatique car nous pouvons perdre notre travail à long terme. Le souci est aussi que les lois sur la contrefaçon ne sont pas les mêmes partout dans le monde…

Selon Interpol, « la contrefaçon est une activité criminelle à part entière qui n’est pas en périphérie des autres activités criminelles, mais au cœur de celles-ci ».

 

En conclusion

En ce qui concerne la poupée, le recast ou contrefaçon est bien considéré comme du vol pur et simple du travail de création, les textes sont assez clairs et ne laissent pas de place au débat. Le recast ne peut être justifié par aucun motif.

Oui une poupée légale sera toujours plus chère qu’une poupée recastée, c’est normal : lorsque vous achetez une poupée auprès d’un(e) créateur(trice), vous ne payez pas uniquement l’objet en lui même, vous payez par ce biais le temps passé à créer la poupée (nous ne sommes pas payés lorsque nous créons), l’expertise et l’expérience, un service professionnel, un service après-vente si besoin ; vous permettez à une personne qui travaille à son compte de se payer des soins ou à prendre un peu de vacances (les indépendants comme moi n’ont pas de congés payés, c’est une des aberrations de notre statut), de se payer à manger, un toit et des vêtements, de pouvoir se donner les moyens de continuer à créer. La plupart des personnes travaillant à plein temps à créer des poupées ont des statuts précaires, donc acheter des poupées recastées ne fera qu’accentuer la précarité de nos métiers et sur le long terme réduire l’offre des choses intéressantes proposées sur le marché, voire ne plus avoir de nouveautés du tout. Les recasteurs ne prennent pas le risque de ce temps non rémunéré : ils récupèrent uniquement le travail déjà réalisé pour le reproduire à bas prix. Quel projet de vie riche et noble ! … C’est une attitude pitoyable à mon avis.

Bien sûr il peut arriver d’acheter une poupée contrefaite par méconnaissance, cela n’est pas rare quand on vient de découvrir les BJDs et qu’on ne connait pas trop le milieu. Il y a pas mal de sites qui proposent des dolls à des prix très bas, sur ebay, etsy ou autres, donc méfiez-vous si vous voyez une poupées à 45€ par exemple… Souvent le prix est un facteur décourageant pour une première acquisition (je sais très bien, je suis passée par là !), mais il existe des modèles tout à fait abordables en restant dans une démarche respectueuse du/de la créateur/trice. Et si vous n’avez pas assez pour vous payer la poupée que vous souhaitez, attendez un peu et mettez encore des sous de côté… Gardez à l’esprit que collectionner les BJDs reste malgré tout un loisir « de luxe ».

 

Je vous renvoie vivement à la page instagram de BJDawareness (en anglais uniquement) qui a traité de sujets comme où se procurer une doll à moins de 100€ en restant dans la légalité.

 

J’aimerais aussi préciser qu’actuellement beaucoup de compagnies et d’artistes proposent des paiements échelonnés pour rendre leurs créations accessibles au maximum de personnes. Je propose des paiements pour mes créations car je sais que c’est un budget et en tant que collectionneuse j’apprécie d’avoir des facilités de paiement.

 

Attention : il existe malheureusement des groupes pro recast ainsi que des communautés revendiquant l’achat et la promotion des recasts. Evidemment je vous conseille de vous tenir le plus éloigné(e) possible de cette communauté nauséabonde qui n’a aucun respect et aucune considération pour la démarche artistique d’une manière générale. Ce sont ces personnes qui tuent ce hobby à petit feu en permettant et en soutenant des voleurs à vivre sur les activités d’autres…

 

Pour ma part, être recastée signifie devoir arrêter mon activité à plus ou moins long terme…

N’hésitez pas à demander à d’autres personnes anti recast de la communauté de vous aiguiller si vous avez un doute concernant un achat ! 🙂